Il courait, ses jambes frappant lourdement le sol alors que ses cheveux dansaient lourdement sur son front, cachant la moitié de sa vue.

Il pouvait sentir son cœur battre la chamade alors qu’il se sauvait de ces malades. Ils avaient voulu l’amener quelque par, une ville, de ce que Shiloh avait compris, mais il avait pu voir le danger dans leurs yeux, donc il s’était sauvé assez vite.

Son regard parcourut les alentours et il remarqua que le petit chemin de campagne qu’il suivait arrivait brusquement à une fin devant une épaisse forêt. Un léger gémissement le quitta à la vue des arbres qui semblaient vouloir l'agripper.

«Et merde, c'est vraiment pas mon jour...»

Il enjamba les larges racines et lança un regard derrière lui.

Personne, pas rien d'étrange ne semblait le poursuivre, mis à part le chat noir qui ne le quittait pas d'une semelle depuis son arrivé dans ce monde.

Il préférait ne prendre aucune de chances en ce qui concerne sa vie, ou même sa mort, alors il poursuivit son chemin dans la végétation qui se faisait de plus en plus dense au fur et à mesure qu’il avançait.

Le chat sembla décider que Shiloh n'allait pas assez vite à son goût, car il se mit à courir plus vite et le dépassa si rapidement qu'en moins de cinq secondes, on ne le vît plus.

Shiloh lâcha un soupir, boudant un peu à l’infidélité du chat, mais il l'oublia assez rapidement, se concentrant sur où il allait.

Justement…il était où exactement?

Il s’arrêta subitement, regardant les environs. Tous les coins et recoins de la forêt semblaient pareils et il n’y avait vraiment aucun repère qui pouvait lui pointer la sortie…

«Super, c’est vraiment parfait! Je n’ai jamais eu de si belles randonnées!»

Il s’écria, le sarcasme évident dans sa voix. Il se laissa tomber paresseusement au sol, s’assoyant sur l’herbe fraîche tout en grognant des jurons à sa propre stupidité. À quoi avait-il pensé d’entrer dans une forêt qu’il ne connaissait même pas?!

«Merde…»
Il sorti une cigarette et son briquet de ses poches et fuma doucement, essayant de se calmer les nerfs, ce qui n'est pas façile quand il y a des bruits étranges à entendre dans les arbres.

«Calme-toi, mon grand, c'est juste une foutu forêt pleine d'écureils...il n'y a rien d'autre...»

À la question, Shiloh avait cru que ce n’était qu’une autre hallucination parlante du chat noir, qui depuis peu était revenu à ses côtés. Il soupira et regarda le chat avec exaspération. Ce dernier était assis près de lui, se lèchant paresseusement les pattes.

« Je m’emmerde, ça ne se vo--»

…une minute… d’habitude, le chat ne parlait que quand Shiloh fumait son cannabis…alors… qui est-ce qui…?

Et c’est à ce moment précis qu’il remarqua l’ombre qui lui tombait dessus, puis les pieds devant ses jambes écartées, puis un corps qui se penchait vers lui et enfin un visage extrêmement souriant qui arborait une paire d’yeux presque fluorescents tant ils étaient roses.

Mais Shiloh n’eut pas grand temps d’observer le nouveau venu, car il était trop occupé à s’étouffer avec sa cigarette, puisque le cri de surprise qu’il avait poussé l’avait fait aspirer un peu trop fort. Il l’a laissa tomber à terre, mettant sa main à sa bouche pour essayer d’arrêter de tousser, des larmes montant à ses yeux alors qu’il manquait d’air. Une fois sa respiration reprise en main, il regardant avec mépris l’homme au-dessus de lui, comme s’il était à blâmer pour sa propre maladresse.

Seulement, Shiloh se rappela d’où il était et se souvint que les êtres de ce monde en voulaient tous à sa peau. Le mec qu'il avait rencontré à son arrivé à Wonderland lui avait dit que tous ceux qui habitaient ce monde étaient des êtres sanguinaires sans pitié qui se ferait un plaisir de le voir mourir dans les manières les plus horribles.

Maintenant rendu nerveux, il regarda autour pour voir par où il pourrait se sauver. Seulement, il aurait besoin d’une distraction pour le type qui avait toujours le sourire étrange aux lèvres.

Il décida d’user de la plus vielle technique : la conversation.

«Euh…je…je regardais les étoiles?»

Ouais, disons que Shiloh n’a pas eu de grandes expériences sociales dans sa vie, donc…la conversation n’était pas son point fort. Il en eu honte lui-même et se passa une main nerveusement dans les cheveux, jouant avec sa couette rebelle en l'enroulant autour de ses doigts.