A peine eut-elle le temps de se retourner qu'elle se fit attaquer, ces petits avaient de bon réflexe. Cependant malgré le danger qu'elle avait face à elle, la jeune femme ne bougea pas d'un poil. Rendez-vous compte qu'elle laissa les choses ce passer comme si rien n'allait lui arrivé. Une balle dans le cœur qui la fit reculer, une lame s'abattant sur son pauvre cou, le corps ensanglanté de la jeune femme perdant tout équilibre tomba alors du toit pour atterrir dans un tas de feuilles en bas. Son corps réagissait encore, mais elle n'était plus. Les nerfs faisaient tressauter ces doigts. Comment ces pauvres enfants allaient-ils réagir ? La perte d'Alice équivaut à la perte du monde en lui même ? Or n'était-ce pas trop simple ? Qu'Alice se laisse tuer sans répondre ? En effet, ceci n'était qu'un pauvre lueur , dont elle souhaitait attirer leur attention durant quelques secondes.

Elle analysa à l'avance les mouvements qu'un des frère fera et programma son plan : la tête se tourne vers la gauche quand il se rendra compte de sa présence. Premier point d'attaque : par derrière frapper les oreilles avec les côtés de ses mains, surdi-mutité et tremblements désagréables . Deuxièmement la gorge : paralyser les cordes vocales, pas de crie, le temps que son frère ne se rende compte ainsi elle pourra éviter son attaque. Troisièmement : attaquer les côtes, cela touchera son foie. Quatrièmement et pour terminer : déboiter la rotule. Pronostique des dégâts : retour à lui environ 80secondes, re-possession de ses facultés : improbable, un d'eux éliminé.

A peine eut-elle effectué ces mouvements rapides qu'elle poussa le pauvre frère de rouge par dessus le toit comme s'il n'était qu'un moins que rien.

— Ton frère souffre ... tu as toujours envie de jouer avec moi, ou tu préfères le laisser à terre ? Il pourrait disparaître par un simple claquement de mes doigts. Sois heureux que je n'agisse pas ainsi ...

Coups bas ? Certainement pas ! Ils s'amusaient non ?

L’impression de facilité les troubla. Leur créatrice était bien plus forte que cela et jamais… Son attaque, sournoise et brusque, les stupéfia. Les jumeaux étaient connus pour être des combattants rapides, ce qui compensait la faiblesse force donnée par leurs corps de gamins. Que quelqu’un puisse les battre à leur propre jeu… Cela était tout simplement étrange. Fascinant et terriblement amusant. Un peu moins pour le jumeau habillé de rouge qu’Alice agressa. Ses mouvements étaient trop précis pour que des enfants qui ne faisaient que jouer puissent les analyser. A chaque tentative de défense, celui qui se faisait attaquer ne faisait que s’attirer encore plus de problèmes. Sales gosses qu’ils étaient cela risquait cependant de ne pas être suffisant pour les arrêter. Enfin, pour en stopper un, si. Le corps fin eut l’impression d’être détruit. Même si cela n’était sans doute pas mortel. A force de se battre, les jumeaux avaient subit un certains nombre de blessures. Généralement pas assez fortes pour laisser des cicatrices… Ou peut-être que si. Le don de Dum de changer leurs apparences servait peut-être ainsi. A dissimuler des centaines de marques de combat. Ça, personne ne pouvait le savoir.

Les jumeaux étaient proches, ce qui était évident. Pourtant, celui qui était encore debout se contenta de sourire, comme indifférent au sort de son frère. Non, ce n’était pas vraiment ça. Disons plutôt que ce n’était qu’un jeu et que l’un avait juste été viré du plateau. Le restant pouvait encore s’amuser, comme lui n’avait pas été éliminé. Même si, inconsciemment, celui qui était encore debout se demandait combien de temps il faudrait à l’autre pour aller mieux. Et ce n’était pas juste pour l’histoire de leur paye qui serait divisée par deux s’y l’un ne pouvait pas effectuer son travail pendant quelques jours. Non, il y avait vraiment de l’inquiétude. Mais cette dernière ne se dessina pas sur le visage du jeune garçon.

« Jouons encore, Alice ! »

Il attaqua. Sans hésiter une seule seconde. Sauf que ses gestes étaient plus violents et sournois. Même s’il se savait incapable de rivaliser avec la jeune femme, il y mettait une pointe de sérieux qu’il n’avait généralement pas. Non, ce n’était pas du sérieux. Juste de la colère. Masquée par les rires et les sourires qui ne cessaient pas. Il vida son chargeur, sans hésiter une seule seconde. Ce n’était plus tuer pour jouer. Non, actuellement, le jeu était tuer pour faire souffrir et couler le sang.

Les balles seront plus difficiles à éviter qu'une hache, arme plutôt lourde, gênante et imprécise durant les combats pourtant quand vous recevez la lame dans votre chair, la douleur est des plus insupportables. Pourtant, dans un coup de pied, elle prit l'arme du frère qui était resté sur le toit pour se défendre à "égal". La fureur prenant place, les coups allaient être bien désastreux. Ces gestes devenaient imprécis, une arme à la main tirant tout simplement à la cible qu'elle était, deux balles vinrent se loger. Une dans l'épaule et une dans l'abdomen. Sous cette effet, la jeune femme se plia certes en deux, mais le jeune garçon avait vidé son chargeur. Un sourire corrompu allant d'une oreille à l'autre démontra ce qu'elle avait en tête, une solution radicale. La jeune femme dans un dernier élan donna un coup dans le ventre du petit voulant le balourder sur l'arbre en face, suivant de cet acte un beau lancé d'arme blanche au visage ainsi il se retrouvait accroché dans les airs .

— ... Ita ...

Les mains placé sur la balle qui l'avait le plus blesser, celle vers le ventre, Alice se laissa tomber sur les genoux. Une horrible sensation la parcourra : ecchymoses, hématomes et autres plaies était de mise. Un bon sommeil lui ferait le plus grand bien. Sans ce préoccuper de l'état des deux enfants, elle glissa du toit au sol, atterrissant avec une grâce surprenant sur son arrière train . Après son œil, sa robe était maintenant recouverte de sa propre hémoglobine . Ces mains recherchèrent l'ouverture de sa robe, celle-ci glissa de ces épaules sur le sol froid. Nu pied depuis le début du combat, des égratignures ainsi que des coupures se firent sentir. Grimaçant dans ces dessous blancs recouvert d'une petite robe blanche -elle avait garder les manières de se vêtir de son époque- qui par je ne sais quel chance n'avait pas été taché, elle se laissa tombé épuisé sur le canapé. Ces paupières étaient lourdes, sa tête tituba vers l'avant plusieurs fois, combattant son propre sommeil avant d'y abdiquer. Des voix ? Elle n'en était plus sûr et se fichait royalement de cela ... Ces blessures toujours ouvertes semblaient se soigner seules, les balles tombant sur le matelas du canapé.

Ils avaient perdu. Pourtant, cela n’étonna guère celui qui était moins amoché que son jumeau. Au moins, il l’avait blessé. Ce n’était pas grand-chose, certes. Et les blessures d’Alice guérissaient rapidement. Cependant, cela prouvait que le jeu avait été intéressant et égal. Enfin non, pas égal. L’égalité aurait voulu qu’elle soit étendue en plein milieu d’une mare de sang après avoir été balancée du toit. Qu’elle partage un peu la douce souffrance qu’ils avaient subit. Les yeux de Dee eurent du mal à s’ouvrir, il se sentait mal et un brin haut aussi… La branche qui le retenait craqua et il laissa ses paupières cacher ses yeux de nouveau pour ne pas voir la chute. Par contre, le choc d’entrer en contact avec le sol ne fut pas évité. Son corps blessé eut miraculeusement le réflexe de s’écarter et la branche s’écrasa à deux centimètres de son visage. Durant un long moment, le gamin resta allongé, essayant de reprendre sa respiration qui avait été interrompue par le coup dans son ventre. Du sang coulait de sa joue. Il redressa une main tremblante puis appuyer ses doigts sur la blessure. Un léger rire le traversa. Ce n’était rien. Il s’en remettrait rapidement. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Le jumeau habillé de bleu dont les habits étaient teintés de carmin se redressa d’abord sur un coude puis sur l’autre. Debout, il chancela. Alice était partie. Dommage. Quoique jouer aurait sans doute été difficile. Il ramassa la hallebarde de son frère et son revolver, remettant l’arme à feu à sa ceinture et trainant l’autre derrière lui. C’était lourd et le revolver, lui, était sérieusement amoché. Cela, ce n’était rien. Ce qui occupait ses pensées actuellement était plus son frère.

Frère qui était assis sur le sol, en se massant une épaule visiblement déboitée. Se remettre des membres n’était jamais particulièrement amusant. Pourtant, laissant l’arme de Dum sur le sol, Dee s’approcha de son frère et, après avoir collé quelques instants son front contre celui de son cher jumeau, comme pour le rassurer, ou juste manifester sa joie de le retrouver, il lui remit brutalement l’épaule en place. Les deux se sourirent, malgré la douleur terrible qui les traversa tous les deux. Pleurer ne servait à rien. Mieux valait rire de tout. Ils rentrèrent à l’intérieur en se soutenant mutuellement, comme des loques et s’écroulèrent sur le sol du salon, l’un à côté de l’autre. Le tapis leur évita de trop se faire mal au moins. Leurs blessures n’étaient pas spécialement belles à voir mais tout allait guérir. La tenue de Dum montrait moins ses blessures. Du rouge sur du rouge, cela ne se voyait pas trop. Dee, par contre, semblait avoir perdu plus de sang. Ce n’était qu’une impression. Le plus blessé étant le rouge. De toute façon, ils se fichaient de se soigner.

« Nous avons bien joué, Alice~ ! »
« Nous jouons toujours bien avec Alice, frérot. »

Les yeux du jumeaux bleutés se fermèrent tandis que le second restait conscient, tout en tentant d’occulter la douleur. Aucun ne fit attention à l’état de la jeune femme. Elle respirait, donc tout allait bien.

Ce ne fut que plus tard dans la soirée -enfin la mâtiné serait plus approprié- qu'Alice daigna ouvrir ces yeux. Mad ne semblait pas être rentrer ... surement entrain de se lamenter sur son propre sort dans les ruelles de la ville. Tout en se redressant elle vit les jumeaux à terre. Ils étaient dans un sale état et ne semblait ne lui avoir rien fait. Cela la surprit un peu : les petits avaient acceptés leur défaite ? Tout en palpant son corps à la recherche de la moindre blessure encore ouverte, elle découvrit les balles tombés et rien de plus. Pas une seule trace ... Son corps se recouvrait petit à petit, tandis que les injures des enfants prendraient plusieurs jours avant d'avoir une cicatrisation acceptable. Un petit remord prit place dans le cœur de la jeune femme. Elle aurait eut le dessus de toute manière, ceci n'était certainement pas un combat équitable.

Se rapprochant des deux garçons qui semblaient endormit, elle leur enleva les vêtements pour les soignées, mettre des bandages acceptables et utilises ces pouvoirs ainsi les petits pourront reprendre leurs magnifique métier plus tard dans la journée. Elle profita de leur sommeil pour les tâter, caresser leurs petites têtes innocentes dans leurs sommeils ... Ils étaient comparable à des petits pantins, de belle petite poupée ! La nature candide d'Alice prit le dessus : les poupées et Alice, une véritable histoire d'amour ! Elle en prenait toujours soin, même dans se monde ! Jamais elle ne ferait de mal à une de ces figurines ! Elles étaient si magnifiques, parfaites ! Des marionnettes qui vous écoutait sans jamais se plaindre, puisqu'il semblerait qu'Alice raconte sa vie à celles-ci, comme une enfant de 5ans le ferait.

Quand les soins furent terminés, elle essaya de les installer du mieux qu'elle pouvait : des oreilles sous leurs têtes, des draps pour éviter d'attraper un petit rhume. Pour finir, elle s'installa entre les deux pour les prendre contre elle, sous les draps chauds : bien qu'ils étaient de vrais petits diablotins sur pattes, ils étaient des enfants venant d'elle, ils étaient sa création, il est donc normal qu'elle en prenne soin !

Leur sommeil était dénué de rêve mais cela n’était pas désagréable. Leurs corps avaient juste besoin de récupérer un peu de toute manière. Même beaucoup. Surtout que leurs blessures étaient assez profondes pour certaines, surtout dans le cas du rouge. Dee avait de la chance, la marque sur sa joue n’allait pas laisser de cicatrices. Et le reste des marques sur leurs corps ne risquaient pas de s’infecter grâce aux bons soins d’Alice. Soins un brin surprenants considérant que c’était elle qui les avait mis dans cet état. Ce n’était pas comme s’il y avait quoi que ce soit de logique ici.

Les yeux des jumeaux s’ouvrirent en même temps, pour se refermer aussitôt. Ils étaient confortablement installés et n’avaient pas spécialement envie de se lever. Cependant, ils se forcèrent à émerger pour voir où est-ce qu’ils étaient. Chacun tira un brin sur la couverture de son côté, celui dont l’épaule avait été abimé le fit avec moins de force. Hm, ils étaient dans le salon, comme souvent. Avec Alice. Moins habituel déjà. Dee n’eut pas la force de regarder autour d’eux pour chercher son revolver du regard. L’arme avait été abimée la veille et si l’on avait désiré les tuer, cela aurait eut lieu dans leur sommeil et pas à un autre instant. Sans compter que les jumeaux étaient encore un brin épuisés et leurs corps ankylosés.

« Bonjour, Alice ! »
« Nous nous sommes bien amusés plus tôt ! »
« Oui ! Et tu as gagné… »

L’avouer ne leur faisait pas spécialement plaisir. Ils se blottirent un peu plus contre la jeune femme, profitant de sa chaleur. La notion de mère était inexistante dans leurs esprits, cependant, à cet instant, Alice aurait été parfaite dans ce rôle. Enfin, il ne fallait pas oublier qu’elle était encore plus dangereuses qu’eux. Quoique c’était un point commun normal dans l’coin. Ils se regardèrent et les doigts de Dum passèrent sur la joue de son frère, modifiant son apparence pour cacher la marque qui se dessinait encore, à peine, sur sa joue. Celle-ci n’était pas guérie, mais au moins, ils avaient de nouveau l’air parfaitement semblables. Ils se sourirent, assez contents de la situation finalement.

La jeune fille se réveilla petit à petit de son sommeil, deux pairs d'yeux la fixant en souriant. Elle eut dans un premier temps un petit coup par la surprise, ce demandant ce qui se passait pour enfin sourire tout simplement, ayant reconnu Dee & Dum. Ce qui c'était passé la veille ? Elle l'avait oublié avant qu'ils n'en fassent mention. Un sourire un peu plus prononcer s'afficha

— Donc ... vous devez tenir votre promesse ... si je m'en rappel bien !

Applaudissant, heureuse de pouvoir les embêter les deux frères si tôt le matin, la demoiselle ne résista pas longtemps à céder à la tendresse planant dans les airs, les tirant un peu plus contre elle. La chaleur que dégagea leurs petits corps firent devenir ces joues rosâtres.

— Vous allez mieux ?

dit-elle tout en observant Dee se faire soigné par son frère. Alice ne pouvait pas voir tout le mal qu'elle à put faire et bien les soigner dans le noir ! Bien qu'elle était assez fière de son travail, à quand les opérations en aveuglette ! La jeune femme resta allonger, les yeux rivés sur le plafond. Qu'allait-elle pouvoir faire aujourd'hui ?