Il pleuvait des cordes ce jour-ci. Le ciel était si sombre, surement à cause de l'heure si tardive. Il était environ vingt-trois heures. Seuls les lampadaires éclairaient le sinistre endroit. On pouvait se croire comme dans une scène de crime, comme dans les films policiers. En parlant de policier, Akira passait par là. Il était trempé jusqu'au os. Il courait là où il le pouvait, il s'était perdu dans le labyrinthe de rosier. Au début, il voulait chercher une entrée pour voir le magnifique château qu'il avait aperçu, mais quand il se mit à pleuvoir, Akira ne cherchait plus qu'un abris. Il ne cessait d'éternuer toutes les cinq minutes. Il avait surement attrapé froid, et il ne tarderait pas à avoir de la fièvre. Akira est rarement malade, mais quand il l'est, il l'est jusqu'au bout, et pas qu'un peu.

Par fatigue, il s'assit par terre, collé à un buisson. Il mit son manteau sur sa tête pour se protéger un peu, mais avec une tempête pareil, cela ne servait pas à grand chose. Les mains accroché à son manteau, ses vêtements le collaient, il ne pensait plus qu'à une chose : trouver un logement, se réchauffer et prendre une bonne douche. Il regardait la plus part du temps par terre, mais ça lui arrivait de lever la tête en direction du ciel, espérant que la tempête s'achève. Il regardait tristement le ciel, reniflant souvent et en essayant de s'imaginer dans une grande maison au coin d'une cheminer avec de la nourriture, car oui, à force, Akira était affamé ...très affamé ... Puis il se sentait un peu seul, pas que la solitude soit un problème pour lui, c'est calme d'être seul, on peut réfléchir à certaine chose quand on est seul. Mais avec la météo qu'il y avait, comment pouvait-il réfléchir à quoi que se soit ...

" Fichu tempête, je risque encore de m'évanouir ... C'est pas de chance ! En plus je sais même pas ou je suis ! "

Il sentait en effet la fièvre monter. Ses joues étaient rouge et ses yeux étaient à peine entre-ouvert. Il se laissa tomber par terre, toujours son manteaux sur sa tête. Il entendait des bruits de pas qui se rapprochaient de lui, mais étant trop faible, il se laissa bercé par la pluie. Il était à moitié inconscient.

Gris, gris, toujours aussi gris.

Ce monde avait-il perdu ses couleurs dernièrement ou bien était-ce le fait de ne pas avoir revu mon… su-… supérieur, je ne me ferais décidément jamais à ce mot. Quoi qu’il en soit, le temps était franchement mauvais aujourd’hui. Enfin, il faisait nuit, pas très étonnant vu l’heure… vingt-trois heures passées depuis peu. Mais marcher sous cette pluie torrentielle me relaxait d’un certain côté. Voilà que je retrouve des sentiments, mon pauvre Kuro qu’est-ce que tu es entrain de devenir ? Je soupirais sous ma forme de peluche, n’ayant aucunes craintes d’être surpris, après tout, ici, hormis Akai, mais on ne peut pas vraiment dire qu’elle compte…, et moi, il n’y avait personne. Je levais la tête vers le ciel, préférant emprunter les yeux, ou du moins, son unique œil, pour observer cette vaste étendue, habituellement grise, qui avait tourné au gris menaçant. La vie que nous menions ici, car malgré tout, je considérais toujours ma marionnette, Akai, comme vivante, était-elle vraiment mieux qu’elle celle que je lui avais fait quitter de force ? Je ne sais pas, je ne sais plus trop. Pour tout vous avouer j’étais assez perdu…

Mais l’heure n’est plus à ça. Je n’osais plus rentrer dans mon dortoir, mon dieu, comment moi, la partie la plus cruelle, violente et psychopathe, pouvait elle avoir peur de ça… Enfin, les derniers événements au château m’avaient plus ou moins refroidi. J’avais donc décidé de me perdre, plus ou moins volontairement, dans le labyrinthe. Je voulais quelques heures de réflexions, à ajouter à une longue journée où je n’avais fais que cela, sans jamais trouver de réponse clair à toutes mes questions.

Je longeai les haies décorées de magnifiques roses rouges aussi belles que mortelles… Je ne me souciais guère de la pluie, me fichant bien d’attraper un rhume ou n’importe quoi d’autre. Mais une chose attira mon attention. On aurait dit un… un corps ? Je m’empressais d’aller vers cette … chose, il était encore trop tôt pour parler d’une personne. Je ne comptais pas sauver une vie, loin de là, je ne voulais pas que quelque chose, ou quelqu’un, traîne comme un cadavre près du château de la Reine, vous imaginez un peu le déshonneur pour Akazuki ?! Mais je m’inquiétais plus pour les réactions de sa sœur si elle l’apprenait… Contrôlant mon cher et ancien corps, je donnais un coup léger, pas de quoi blesser quelqu’un, avec le manche de ma faux.

« Excusez-moi… Vous allez bien ? »

Ah, quelle honte j’aurais eu de parler à un simple manteau, mais une chevelure rouge m’indiqua que je ne m’étais pas tromper, il s’agissait bien d’un humain, ou quelqu’un qui s’en approchait. N’obtenant pas de réponse, je le pris, sans trop réfléchir, sur mes épaules, bien entendu ceux d’Akai, comment voudriez-vous que je porte quelqu’un en tant que peluche ? Enfin, une chance qu’il ne soit pas trop lourd et que l’endroit où nous allions n’était pas trop loin.

Je le déposais sous un kiosque assez grand pour cinq ou six personnes et entouré de tous côtés par des rosiers grimpants.

« … Vous reprenez conscience ou je vais devoir vous mettre une gifle pour vous réveiller ? »

Une dizaine de minutes passa. Effectivement, la deuxième solution était la plus appropriée. Levant la main, je l’abattis sur son visage, j’ai du y aller un peu fort, vu le son que cela créa… Il ne restait plus qu’à espérer qu’il se réveillerait, car de toute évidence j’avais avoir à un homme.