&&
Before the story begins, is it such a sin
For me to take what's mine until the end of time?
We were more than friends before the story ends
And I will take what's mine
Create what God would never design


Aussi discrète qu’un félin, aussi silencieuse qu’un chasseur guettant sa proie, Lotti traversa les rues de la ville de Trèfle. Passant par les quartiers mal famés sans honte ni gêne, elle hasardait parfois son regard sur les délinquants ou bien les mourants. Elle ne les dévisageait pas, mais les regardait tout de même. Elle savait parfaitement qu’elle n’encourrait aucun danger, elle qui possédait un pouvoir et qui était aussi sadique que le Diable lui-même, venant des faibles humains ou habitants de Wonderland qui avaient perdus toute envie de combattre. Et pourtant, elle souhaitait au fond d’elle que quelqu’un, n’importe qui, vienne l’agresser pour qu’elle puisse se divertir. Mais rien, juste des mollusques dépendants de substances illicites.

Les rues défilaient lentement, lassant notre Folie. Les bâtiments étaient tous les mêmes, n’ayant que pour seule différence leurs couleurs. Cette ville ressemblait à l’une de celles qu’elle avait vue en Italie, de son vivant. L’architecture en elle-même était intéressante, mais l’apparence ne suivait pas. Du moins, selon Lotti. Un autre point commun, la ville paraissait accueillante. C’est sûr que comparée au Sombre Lac, ou bien encore au Cimetière Silencieux, elle était « joyeuse ». Mais tout cela, c’était un peu comme un ticket de Loto. Après avoir gratté la surface, on se rend compte que tout n’est pas toujours comme on le souhaite. C’était le cas de cet endroit. En surface, c’était charmant, il y faisait bon-vivre… Mais lorsque l’on s’enfonçait un peu plus loin dans les quartiers, l’on se rendait compte que tout ça n’était que façade. Sur le sol des quartiers pauvres, on pouvait avoir le plaisir de marcher sur des cadavres en décomposition, ou bien sur les animaux qui venaient de rendre l’âme. On pouvait obtenir des « objets » - le mot est vaste – à des prix dérisoires, tuer sans être poursuivi. Notre Folle le savait parfaitement, elle qui avait une « réputation dans le milieu ». Que dirait sa blanche Majesté, si elle savait tout cela ? Probablement rien, après tout, Wonderland South n’est pas dans sa juridiction.

Quittant la ville, elle prenait la direction de l’Est. Elle, qui s’ennuyait fermement, venait d’avoir une excellente idée, pour ne pas dire une diabolique envie. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas rendue visite à ce cher chapelier. Cet abruti de Chapelier, qui avait organisé le jeu de décapitation des Reines Rouges. Jeu qui avait cessé depuis la mort de la précédente victime, pour le soulagement de Lotti. Pas qu’elle n’aimait pas tuer, loin de là. Juste qu’être obligée de choisir un camp et suivre des règles l’agaçait promptement. Plongée dans ses pensées, elle se doutait tout de même que sa destination n’était plus qu’à quelques dizaines de pas. Déjà elle apercevait sa destination.

Arrivant devant la maison du Chapelier, elle toqua. Aucune réponse. Elle réfléchit un peu, avant d’essayer d’ouvrir la porte. Ouverte, comme elle espérait. Il faudra qu’elle lui rappelle – comme toujours – de fermer sa porte, à ce tête-en-l’air. Un jour, il allait vraiment se faire dévaliser ce pauvre homme! Bien que sa demeure ne regorge pas de richesses, voler la maison de Mad Hatter pouvait tout de même faire une réputation au plus empoté des habitants de Wonderland. Mais l’heure n’était pas aux réflexions.

Entrant sur la pointe des pieds – si le Chapelier était là, autant lui faire une surprise – en retenant son souffle, elle s’avança avec prudence dans le salon. A l’image son propriétaire, ce qui ne surprit pas notre Folie. Une odeur de jasmin parfumait la pièce. Des cadres tout le long du mur, de toutes les sortes, de toutes les tailles, et surtout, dans tout les sens. A l’envers, penchés, droits, et même retournés. Un fauteuil assez typique du XVIIème siècle, que pour s’être assise dessus, elle pouvait en confirmer son confort. Une table pouvant accueillir deux personnes à ses côtés, ou reposait tranquillement un service de thé. Décidément, ses goûts étonneraient toujours Lotti. Etant venue quelques rares fois pour une tasse de thé ou pour des informations, elle connaissait déjà la demeure. C’était donc sans inconstance qu’elle traversa lentement la salle à l’odeur plaisante, pour aller dans la chambre des invités. Cette salle était au même modèle que l’autre, ayant cette fois-ci un parfum de lavande.

L’indésirable se posa doucement sur le lit, tâtant la soyeuse couverture de ses doigts fins. Elle soupira, avant de tourner son attention vers un faible rayon de soleil traversant la pièce, laissant apparaître les fines couches de poussières présentes sur les rebords de la fenêtre. On voyait bien que Mad n’était pas un adepte du ménage. Elle se leva, s’approchant avec lassitude de son centre d’attention. Traçant une vague sur les résidus, elle observa le ciel au travers du carreau abîmé. Le seul point sur lequel elle pouvait se focaliser, c’était le lac dont elle distinguait des traits imprécis. Inintéressant, au bout de quelques minutes. Elle souhaitait se rallonger sur le lit lorsqu’un bruit attira son attention.

*Clic*

Le bruit de la clenche qui se tourne. Mad serait-il de retour? Ou bien était-ce quelqu’un d’autre, qui avait désiré lui rendre visite? Un seul moyen de savoir, c’était d’aller à la rencontre de l’individu. Ce que comptait faire Lotti, si l’appel du confort n’avait pas pris le dessus. Elle s’allongea donc sur le lit, ne se tracassant pas du fait que cela pouvait être un voleur. Levant les yeux au plafond, elle attendit que les pas fassent leur entrée dans la chambre.

++

Madness, Lunacy, Arrogance…
Ces trois mots, ont-ils une signification ?
Pour moi, oui. Pour moi, non.
Mais pour nous, ils ont du sens.

Je ne me promenais pas, mais je n’étais pas là non plus pour quelque chose d’important. Tout ce dont je me rend compte, c’est que j’ai mal aux pieds a force de marcher. Je me trouve a l’autre bout de Wonderland, a l’opposé du quartier des D.D. Le fuyais-je ? Ou bien, je me fuyais moi-même. La crainte est un sentiment bien pourri. Elle ne mène a rien et nous fait reculer dans les moments importants. C’est pour ça que même si je recule, je n’aurais qu’a dire que j’avance en arrière. C’était peut-être le cas, là, non ? Je regretterais ce dont je suis si fier ?! Je ne pense pas, car j’assume totalement mes conneries ! Même si j’en fais rarement, car oui, je suis génial ! Nous le sommes tous ! A part quelques pauvres choses, que je prends d’ailleurs un malin plaisir a éliminer.

Car nous n’avons pas besoin des vermines,
En ce bas monde, nous en avons assez,
Et même si moi-même j’en étais,
Je ferais en sorte de ne pas être ma propre victime…

Je me suis rendu compte récemment que la vie en elle-même n’avait pas de sens. Pourquoi ? Parce que je suis vivant et que d’ailleurs, a cause de cela, la vie disparait peut a peu pour certaines personnes. Je ne pourrais supporter de perdre ma seconde vie, elle m’est trop importante. Je ne me rappelle pas vraiment pourquoi je suis mort. Mon con de père adoptif m’a dit qu’on m’avait abandonné au bord d’une route. Je les comprends, imaginez que je vire comme ça dans le monde réel ! En même temps, mon don de pouvoir retourner dans le monde des vivants par mon beau miroir est quand même pratique. J’aimerais bien retrouver mes parents ! ça serait génial, je pourrais les tuer, les égorger, les écraser, faire en sorte que cette vipère de Vie les abandonne… a leur tour. Ils viendront a wonderland et je leur ferai subir ce qu’il m’ont fait subir !! Un rire de dingue vint sortir de ma bouche a cette pensée, faisant s’écarter d’un mètre de plus, les personnes m’ayant reconnu.

Je vous fait peur ?
Tant mieux,
Je ne veux pas qu’on m’aime,
L’amour me hante.

Ou en étais-je dans ma route ? Je suis encore loin de ma destination… Mais ou vais-je ? Bonne question… Je ne sais pas moi-même ou je vais attérir. Parce que je m’en fiche ? Sans doutes… Et si j’atterrissais dans le monde des bisounours ? Je pourrais les crucifier un a un… et ça serait merveilleux ! Mais il n’y a pas ça a wonderland malheureusement… Nan ! Tant mieux ! Je me contredis… mais j’aime bien~ Car vous ne savez pas vraiment ce que je pense ! ça laisse du mystèèèère ! Hum Hum… Oh mais que vois-je ? Une maison ! Waouh, je sors pas assez moi, pour m’extasier sur une simple baraque pourri.

Cependant, cet endroit me disait quelque chose…J’avais l’impression d’un sentiment de déjà vu. Et cet odeur de thé qui me donne la nausée… Nous serions chez le chapelier ? Une sensation de dégout m’envahit, je ne l’ai pas revu depuis quand celui la… depuis notre rencontre a Crazy Twist. Ou cet enfoiré m’avait même embrassé pour se foutre de ma gueule… Je crachai par terre. Erk… Puis un sourire se dessina librement sur mon visage, et si je rentrai a l’intérieur, je ne sens pas Mad, mais je sens d’autre gens… Oui, je sens ! Je suis pas un chien noir pour rien ! Bref, passons…

A pas de lion, a pas discret,
Faufilons nous chez l’ennemi,
A croire que je me sens bien chez lui,
Car tout nous oppose en vrai.

J’entrai sans gène, j’aurais qu’a dire que je voulais du thé. Même si je déteste ça ?! Je me contredis encore, vous avez vu. En fait, on ne peut pas dire que j’ai été très discret. Me faire remarquez ou pas, je m’en fichais. Au moment de franchir la porte, un individu se précipita sur moi, qui était-ce ?? Je n’en savais rien, il recula, me laissant choqué. Il s’excusa, mais j’étais toujours sous le choc. Je rêve ou il m’a touché celui là ??? Je sortis un couteau et avant même qu’il ne prononce une autre phrase, je lui tranchais la gorge. Ça lui apprendra a ME toucher. Le sang gicla assez violemment et cela me surprit, le corps du jeune homme s’écrasa dans une posture plutôt marrante ! Ouaip. L’hémoglobine, son odeur…me montait a la tête ! ça sent si bon, et surtout, en avoir sur le visage m’emplie de joie ! Suis-je fou ? Oui. Peut-être pas autant que certaines personnes mais bon…

With your feet in the air and your head on the ground,
Try this trick and spin it, yeah,
Your head will collapse,
But there's nothing in it,
And you'll ask yourself.

Where is my Mind ? Where is my Mind ? Wheeeeeeere is my Mind? No idea.
Je regardais la maison. L’intérieur était a vomir. Surtout quand on sent l’hypocrisie dans toutes ces décorations. A moins que, et arrêtez moi si je me trompe, Mad soit un fanatique des meubles et de l’ambiance grand-mère. Ce qui ne m’étonnerai guère en fait. Tout cela était a gerber, le thé sur la table du petit salon, ces tableaux, tout ce qui rend cette demeure agréable en fait ! A gerber !! D’ailleurs, c’est ce que je vais faire. J’ouvris la fenêtre d’un mouvement et vomissais dehors, dans son jardin. Bien fait ! J’ai pourtant l’impression de n’avoir rien rejeté en fait… suis-je bête ? Je n’ai rien avalé depuis hier, a part peut-être ce petit verre de Gin. Ouaip ! J’en ai ramené de là-bas ! ça me fait dormir, les nuits d’insomnie… J’aperçus les escaliers. Et si je les grimpais ? Ou pas. J’aimerais bien découvrir qui sont les deux autres personnes qui se sont infiltrés dans cette bicoque moisie. Oups, pardon, cette charmante maisonnette, qui est vraiment a chier.

Pourquoi suis-je ici alors ?
Pour vous faire chier.
Dans le coin évitez de trainer,
Si vous ne voulez pas finir, mort, encore.

Marche après marche, mon esprit s’embrouillait. Maudit gin… Oups, n’allez pas penser que je suis alcoolo après ! C’était un pur hasard !! T’façon, tout cela n’a plus d’importance, tout ce qui compte, c’est d’arriver en haut de ce putain d’escalier ! Allez, plus que trois, plus que deux, plus que une. Courage… arrivé !! Waouh, l’étage est encore plus moche… J’ai l’impression que c’est mort…figé…sans vie… Comme si le temps s’était arrêté. Et s’il l’était vraiment. Chez Mad, ça s’est stoppé a l’heure du thé.

Tu es en retard pour le thé !
J’aime pas ça,
Ah…
Du café ?

Sont drôles mes citations, hein ! Je repris ma respiration et avança, la tonalité des voix augmentaient… Je me rapprochais d’eux. Mais de qui ? C’est ce que je voulais savoir. Et c’est donc pour ça que je le saurais ! Car quand je veux quelque chose, je l’ai. Par tous les moyens. Arrogance ? Oui, c’était ça. J’arrivais a cette chambre ou les deux individus se trouvaient. Doucement, je poussais la porte et vit enfin les deux jeunes gens. J’en reconnu un, de suite, mais la demoiselle m’était inconnue. Le premier était Jack, Jack Nightroad, un de mes chiens. Chiens rebelles par contre, il n’en fait qu’a sa tête. Mais bon, disons que les dégats qu’il cause me sont bien utile. J’aime son insolence. C’comme ça. Quand a la jeune fille, elle avait un air a faire peur qui me plut dès mon premier regard posé sur elle. Ses longs cheveux la rendaient très belle et sa démarche, son allure la rendait vachement intéressante. D’autres fous ? T’manière, ça ne peut être que des fous pour venir s’aventurer ici ! J’attendais avec hâte ce qui allait se passer maintenant… qu’allions nous faire, ici, pendant l’absence de Mad ? Orgie ? Nan, n’ayez crainte, je blaguais… Et si nous faisions des bêtises ?~

« Bien le bonjour, m’sieur dames, ravi de voir que je ne suis pas le seul a avoir eu l’idée de m’incruster ici ! »

Madness, Lunacy, Arrogance,
Ces trois mots ont une signification,
Ils nous représentent, nous,
Et leur lettres et leur rimes changent ainsi le sens.

Owiiiii ! Enfin, nous trois chez Mady *o* (P.S. : J’espère avoir fait assez long u.u)