Je fus quelques peu surprise, mais en aucuns cas je n'avais peur. Les rues ne sont pas sûres à cette heure-ci? Tiens, j'avais déjà entendu cela quelque part... Puis, je vis le même sourire que celui de mon agresseur étirer les lèvres de cette fille qui se trouvait en face de moi. Puis, comme dans le dernier souvenir de ma vie passée, elle me pris par le cou et me plaqua contre le mur. L'étrange ressemblance entre la scène de sa mort et celle qui se déroulait à présent eut pour effet de ma déstabiliser. Non! ce qui s'était passer autrefois n'allait pas se reproduire ici. Je ne tenais pas à perdre ma vie deux fois de la même manière. Quand je vous dis que tous les gens qui habitent dans ce monde veulent me faire du mal, il faudrait peut-être me croire...


-Parce que tu crois réellement que je vais te laisser me faire quoi que ce soit?


Sur ce, je saisis la dague qui se cachais dans le plis de ma robe et la plantais dans le bras de mon adversaire. Celle-ci poussa un cri de douleur et relâcha son emprise. Je poussais un cri avant de me défaire de son emprise. Elle me jeta un regard meurtrier, quand un bruit extérieur vint distraire son attention. Profitant de l'occasion, je traversais le mur qui se trouvait derrière moi pour atterrir dans un bar. Je lançais un coup de poing à travers le mur qui atteignit sa cible. Je me retournais et vis plusieurs personnes qui me fixaient. Une serveuse s'approcha de moi avec un verre de vodka. Exactement ce qu'il me fallait. Je saisis le verre en remerciant la jeune fille et allait m'assoir à une table. Mais quelle malade cette fille, agresser une parfaite inconnu, faut vraiment pas être net... Je crois que je haïssais réellement ce monde. On ne pouvait tout simplement pas faire une promenade, même nocturne sans ce faire attaquer? Nan! Il fallait qu'une dingue me tombe dessus!!! Tiens, d'ailleurs, en parlant d'elle, la voila qui entrais dans le bar à ma recherche.

Azilis savait pertinemment que la jeune fille ne pouvait rien face à elle, ayant toujours eu une emprise intense sur les autres.

« Parce que tu crois réellement que je vais te laisser me faire quoi que ce soit? »

Elle pensait pouvoir lui échapper ? Laissez-moi rire ! Elle ne devait pas savoir que personne ne lui échappe. Azilis garda donc sa main sur sa gorge, jusqu’à ce que son nouveau jouet réagisse et l’attaque, faisant lâcher sa poigne. Le sourire de la Bloody Rose ne fit que s’agrandir, sachant que rien ne pourrait l’arrêter. Fuir était vain avec elle. Le grand méchant loup n’abandonne jamais et l’agneau continue sans cesse de se débattre pour s’échapper à la bête sanguinaire, qui fini toujours malgré tout par être mangé. Tiens, elle venait de traverser le mur derrière elle. Maudit pouvoir. Pestant contre elle, Azilis resta devant le mur, le longeant puis y colle son oreille. Soudainement, quelque chose la frappa au visage. Azilis recula, trop surprise pour ressentir quelconque douleur. La scène était aux yeux d'Azilis un jeu amusant. La chasse afin d’attraper sa proie était beaucoup plus plaisante que la posséder sans le moindre effort. Heureusement, elle se sentait d’humeur ludique aujourd'hui et marcha en direction de l'entrée du bâtiment où elle s'était faufiler, malgré sa blessure. Mais ce n’est pas une douleur qu’il allait l’empêcher d’agir normalement. Elle à l’habitude maintenant xD.

Une fois arrivée dans le bâtiment qui était à tout point de vue un bar, Azilis regarda autour d'elle. Elle était dans un bar faiblement allumé avec un intérieur foncé de couleur orange. Des sofas de cuirs et des tables en bois décorés par des nappes noires en dentelle étaient disposées dans la salle.
Il y avait une soixantaine de personnes, principalement des hommes, qui flirtaient ou parlaient avec des serveuses. L'endroit était particulièrement agréable, chargé d'une ambiance sympa mais un peu... dérangeant à la fois. Azilis s'avança lentement à l'intérieur et sourit d’un éclat dément. De toute façon, elle avait l’avantage sur la petite fille, comme dans tous les domaines. Et dans un silence absolu, elle continua d'inspecter le bar, une main sur sa plaie saignante. C’était douloureux, mais hors de question de laisser un si stupide sentiment prendre le dessus sur elle. Rien ni personne ne peut arrêter la jeune femme complètement désaxé. Azilis fixait les tables une à une et gardait son rictus malsain aux bords des lèvres.

« Où te caches-tu, petit agneau ? »

Sa voix était joyeuse, presque trop, ne cachant pas son savoir quant à la peur qu’elle pouvait crée cher son nouveau petit joujou. Bref, elle savait que la jeune fille ne comptait sûrement pas répondre à son appelle et décida donc de s’avancer davantage dans le bar. Elle se faufila dans une masse de personne pour que se proie ne la repère pas trop facilement. Elle demanda à une serveuse:

« Dites, z'auriez pas vu une petite fille qui traverse les murs ? »

La serveuse la regarda d'abord surprise, mais semblait comprendre de qui elle parlait. Hésitante et le regard rivé sur sa blessure, la serveuse pointa une table du doigt. Le regard d'Azilis s'illumina, apercevant sa victime assise et qui semblait la chercher du regard. La Bloody Rose avait aussi deviné que son joujou devait garder son canif encore avec elle. Azilis est peut-être une folle, mais reste tout de même intelligente. Elle sortit donc son arme de la poche de son pantalon, son précieux pistolet. On n’est jamais trop prudent et la petite fille serait certainement prête à tout faire pour ne pas retomber dans le piège d'Azilis. Qui ne serait pas effrayer en voyant Azilis avec son arme ? Parce que franchement, qui sait ce qu’elle pourrait faire ? Sentir cet objet meurtrier dans sa main lui donnait des envies risquées et dangereuses. Elle fini donc par décider de s'avancer en prenant soin de bien la contourner et la prendre par derrière. Elle se retrouva donc derrière la jeune fille, pointant l’arme vers elle, tout sourire.

« Pourquoi tu m'fuis ? J'te veux aucun mal, aller, suis-moi ! »

Mensonge. Elle voulait lui faire un mal impossible et non contenu, l’entendre gémir de douleur, la voir pleurer sous son sort atroce. Elle comptait malheureusement l’emmener dans un endroit où personne ne serait là pour l’entendre et lui venir en aide. Le pauvre petit agneau se retrouvera seul avec son bourreau.

Mais c'était qui celle-là? Elle se prenait pour quoi? Elle croyais réellement que j'allais la suivre? Tandis qu'elle s'approchait de moi, l'envie de m'enfuir me prit à la gorge. Mais, non! Je n'allais certainement pas me laisser impressionner par une folle qui porte un flingue. J'avais assez fuis dans ma dernière vie, et maintenant qu'Alice m'en offrait une seconde, je devais éviter de faire les mêmes erreurs. La fuir? Sûrement pas! Et si elle ne voulait rien me faire de mal, pourquoi tenait-elle son arme droit sur moi hein? Une cinglée, voila ce qu'était cette fille! Je contenais ma colère avec difficulté, L'envie de fuir s'était évaporée et avais laisser place à celle de lui faire la peau. Mais mince alors! J'en avais mare de voir des gens dans ce genre depuis que j'étais à Wonderland. Je rigolais, un rire mauvais bien sûr.

-Tu crois vraiment que je vais te croire quand tu me dis que tu ne veux rien de mal? Avec cette arme plantée vers moi, tu m'amènes plutôt à penser le contraire...

Bien sûr, j'allais la suivre. mais je voulais voir ses réactions, l'analyser avant de me jeter dans la gueule du loup. Ainsi donc, je me levais et me retournais. Elle me regardais avec un œil malsain. Cela crevait les yeux qu'elle ne voulait que me faire souffrir.

-Non! dis-je en la regardant dans les yeux. Non, je ne vais pas te suivre là où tu veux que me mener. Je ne suis pas dupe! je vois bien que la seule chose que tu veux faire, c'est me faire du mal. Donc, va crever en enfer sale garce!

Ah, ce que l'on s'amuse lorsque que l'on fait tourner une personne en bourrique. Par ma seconde et précieuse vie, je ne vais sûrement pas la laisser me toucher! Une seule fois on m'avait fais un mal de chien, une seule fois on m'avais touché pour me faire souffrir.

-Et si tu commençais par me dire comment tu t'appelles? Cela ne se fais pas d'accoster les gens et de vouloir les tuer sans même connaître quoi que ce soit les concernant...

L'une des serveuses vint à notre rencontre et nous dit de sortir si nous avions des différents à régler... Parfait! je n'avais aucunement l'intention de m'en aller. Que cette tarée s'éclipse! Mais vola qu'elle me prend par le bras et m'emmène de force à l'extérieur du bar. Je me débattais, elle me faisait mal en me tirant ainsi! Une fois dehors, elle saisit son arme et me tira une balle dans le pied.

-Oh putain!!! Mais qu'est-ce qui va pas chez toi espèce de conne!? T'as un problème sérieux!!! criais-je.

Mon pied me faisait un mal de chien et je faillis m'évanouir en découvrant la petite marre de sang qui se formait à mes pieds. Mon sang... Non! Ce n'était ni le moment, ni l'endroit idéal pour tomber dans les pommes. Un échantillon? De quoi parlait-elle? Mais elle ne me laissa pas le temps de répliquer. Elle parlait encore. Que je m'excuse!? Cette dingue venait de me tirer dans le pied, et elle voulait que je m'excuse??? Même pas en rêves!

-Au fait, tu peux m'appeler Azilis.

En entendant ces mots, Je crus que j'allais lui sauter dessus et lui arracher les yeux. Mais je n'en fis rien car sauter sur une personne qui se ballade avec une arme apparemment chargée, relevais du suicide.

-Écoutes-moi bien, lui dis-je. Je ne sais pas ce qui t'est arrivé, mais ce n'est pas la peine de passer tes nerfs sur moi! Je ne sais pas ce que tu veux me faire, ni pourquoi tu veux me faire cela. Mais, crois-moi, je n'ai ni l'intention de te suivre, ni l'intention de m'excuser.

Je marquais une pause et m'approchais en boitant. Une fois à sa hauteur, je m'aperçut qu'elle était légèrement plus grande que moi.

-Et je me fiche royalement de savoir comment tu t'appelles! Parce que, tu vois, le seul nom que j'ai envie de te donner en ce moment, c'est espèce de salope!

Elle ne voulait pas non plus que je l'appelles maître non plus cette triple andouille!? Elle eut un rictus malveillant avant de me tirer dessus à nouveau. Cette fois, elle ne visait plus le pied, mais le ventre. Au niveau de la hanche gauche, la balle ne m'avait qu'effleurée. Mais ce fut assez pour que je tombe dans les pommes.

-Espèce de salope! murmurais-je avant de m'évanouir.

Merde se retrouver dans une situation pareille, vous imaginez bien que ce n'est pas le rêve. Je m'étais réveillée, ne sachant où, ne sachant avec qui et ne sachant ce qu'il s'était passé. Je savourais ce moment où je ne me souvenais pas encore pourquoi j'étais par terre ni qui était cette fille, ni quelle était l'origine de la douleur qui me prenait le ventre. Soudain, un flash se produisit dans ma tête, et tout me revint en tête. L'arme, la balle dans le ventre, la balle dans le pied, le restaurant. Azilis! Je tentais de me relever mais la douleur me saisit la gorge et je restait à terre. Cette fois, j'avais réellement peur. Que me ferais cette folle furieuse? J'étais diminuée et presque incapable de me défendre. Je regardais faiblement celle qui se tenait à coté de moi et lui dit d'une voix faible :

-Que vas-tu faire de moi?

J'avais peur. Peur de souffrir, peur de mourir, peur de ne pas pouvoir profiter de cette nouvelle vie. Je ne voulais pas finir une autre vie. Surtout de cette manière. Je n'aurais sans doute pas de troisième chance. Mon envie de vivre fut cette fois plus forte que celle d'abandonner et je me relevais avec difficultés, luttant contre la douleur. Que devais-je faire? M'enfuir? Non, je n'en avais pas la force. Me laisser faire? Non, ce serait comme abandonner. Essayer de négocier? Aucun dialogue possible avec cette fille.. Mais alors, quelle option s'offrait à moi? Que devais-je faire pour m'en sortir? Appeler à l'aide? Oui, cela semblait être la meilleure possibilité s'offrant à moi. Prenant mon souffle, je criais de toutes les forces qu'il me restait :

-A l'aide!

Mais ce qui sortit de ma bouche ne fut guère plus qu'un murmure. Je me retournais, faisant face à mon adversaire. Comment allait-elle réagir?