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 La déesse, le bouffon et la tasse de thé [PV Jolie]

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MessageSujet: La déesse, le bouffon et la tasse de thé [PV Jolie]   La déesse, le bouffon et la tasse de thé [PV Jolie] HorlogeoMar 26 Juin - 12:30

    Cirque. Douce mélodie du cirque.

    La journée était ensoleillée aujourd’hui. La température était très chaude, presque trop, et doucement, la brise froide des soirées sur Wonderland s’installait, progressivement, ce qui ne déplaisait pas à Hyo, la chaleur n’était pas son fort. Les enfants riaient de tous lieux et les familles étaient joyeuses … Mais le devraient-elles vraiment ? Ces vomissures de bonheur ne donnaient réellement pas envie au jeune diablotin de s’engager dans la grande allée qui conduisait tout droit au chapiteau rouge et blanc. Le bonheur empêche le vice, et empêche donc le jeu, par conséquent, Hyo était contre toute forme de bonheur. L’énorme tonnelle ressemblait exactement à l’idée que l’on se fait du chapiteau de cirque typique, cette image presque irréelle sert probablement pour mieux amener les proies vers la superbe araignée, maîtresse des lieux. Oui, c’était les curieuses rumeurs qui circulaient sur « Monsieur Loyal » qui l’avait conduit ici. Selon des sources fiables, des rumeurs qui se connaissent dans tous les bars en fait, la jeune demoiselle qui gère cet endroit est la plus folle de Wonderland. On raconterait même qu’elle construit les bêtes du parc elle-même à partir de spectateur. L’idée de rencontrer quelqu’un d’aussi déséquilibré que lui le tentait bien en définitive. Le bouffon éprit d’une folie différente en ce jour, assurément sous l’influence musicale et artistique du cirque, s’avança sur l’allée menant au plus gros des chapiteaux.
    Il vagabondait sur le chemin, il s’approchait de manière inquiétante vers chaque enfant qu’il croisait avec ce sourire mauvais, plein de malice, ses les yeux jaunes, perçants et cruels et en déplaçant ses bras et ses doigts autour des frêles petits corps au rythme de la ritournelle pour effrayer les minuscules êtres dans l’espoir d’entendre leur hurlement et leur désespoir. Ces bambins n’avaient aucun autre intérêt que celui d’amuser cet homme si solitaire. En ce jour, plus qu’en n’importe quel autre, Hyo était fasciné par la peur que l’on peut ressentir, une peur intangible qui vous pousse à faire des choses qu’il ne nous plairait de faire en d’autres circonstances mais qui se trouvent devenir nécessaire : La fuite, le combat, la mort même ? Aucune explication à cette fascination, un nouveau jeu, peut-être ?

    Et fou de jeu, comme à son habitude, il proposait de tirer une carte à qui le voulait bien ; Jusque là, personne ne voulut tirer, dommage pour Hyo et heureusement pour eux, il s’en sortirait indemne parce que Hyo, lui, ne tirerait pas pour ces gens, leur mort ne se méritait que de leur propre main pour ces êtres sans importance. L’être macabre aimait abuser de ses facultés quand l’occasion se présentait, il utiliserait tout les atouts dont il disposerait pour faire ce que bon lui semblerait aux quatre coins de Wonderland.

    « Hurlez au rythme de la musique. Mourrez au rythme de mes envies. Prenez cette ritournelle comme votre, laissez-la vous enchanter, vous dévorer et cédez à la folie qu’elle vous propose de suivre. »


    Il chantonnait sur le chemin, et personne, non, personne ne semblait se complaire à le suivre dans ses chansons. Il était définitivement seul. Il était habitué, une habitude qui se faisait lourde par moment, il aimerait tellement partager avec d’autres sur les horreurs de ce monde. Il approchait à pas gracieux et aléatoires, il faisait des milliers de détours comme pour retarder une rencontre qui devait finir par arriver ; mais après tout, il devait d’abord se contenir, et si elle n’était comme on lui avait décrite ? Et puis, une dame d’une telle importance et préciosité ne sera-t-elle pas protégé ? Le doute s’installait, un doute constant et lancinant qui repartait pour revenir à la charge. Tantôt assuré, tantôt saccadé, ses mouvements démontraient clairement la quiétude qu’il n’avait pas. La frayeur d’un rendez-vous qui se passe mal ? Déjà qu’il n’était pas attendu.

    Bientôt, il se retrouvait là, face au chapiteau. La grande toile était bloquée, la représentation n’était pas prête selon un écriteau posé là et elle ne commencerait pas avant quelques heures. C’était alors devenu un besoin plus qu’une volonté que de rencontrer cette femme dont il ne connaissait rien d’autre que le sexe. En fait, il aurait très bien plus l’avoir croisé auparavant. Bien qu’une femme comme ça, ça se remarque normalement. Et si elle était tellement normale, qu’elle en devenait quelqu’un d’extraordinaire ? Suppositions, suppositions. Il idéalisait la jeune femme comme une déesse humaine, un ange déchu ou un démon angélique : Une femme pleine de contraste, peut-être superbe physiquement mais vicieuse intérieurement. Comme un reflux inutile du passé, Hyo pensait à ses cours de Français, il revoyait ses études sur Balzac, selon cet être humain, un Homme est forcément en symbiose totale avec son apparence, un homme mauvais aura une apparence aigri et chétive alors qu’un homme bon sera musclé et physiquement gracieux. Il ne put s’empêcher de rire à cette idée. Qu’est-ce que cela était faux, la vie n’est pas aussi simple, dans ces cas là, on n’aurait jamais eu autre chose à faire que de tuer les enfants laids pour garantir un monde en paix. Ce qui ne marche que pour un, ne fonctionne pas pour tout. Il effaça de son esprit les vestiges de ses souvenirs et partit en quête d’une entrée. A présent, Hyo était un quelqu’un de nouveau, il ne devait rien garder de son passé bien qu’il l’avait en tête et que celui-ci revenait souvent dans son quotidien.
    Au fur et à mesure qu’il faisait le tour du chapiteau, la population diminuait. Il se retrouva bientôt seul devant une entrée d’artiste, étrangement, elle n’était pas gardée. Il passa la minuscule ouverte et découvrit les dessous du chapiteau. Il était jusque là vide. Hyo se permit d’alerter de sa présence, si la dame était là, il devait être bon avec elle pour qu’elle accepte cette rencontre :

    « Il y a quelqu’un ? Vous savez que ce chapiteau est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur ? Je cherche la patronne ? »


    Non, l’endroit était bel et bien désert. Ce n’est pas grave, il attendrait. Il s’installa dans un petit aménagement, à l’abri des regards si on ne faisait pas attention à lui. De plus, il n’était pas certain d’avoir le droit d’entrer ici. Non, en fait, il était convaincu qu’il n’en avait pas la possibilité. Le garçon se servit une tasse de thé qu’il trimballait dans une sorte de balluchon dans lequel se trouvaient un thermos, quelques tasses de thé et ses cartes. Il entama une partie de solitaire pour faire passer le temps mais bientôt, une superbe demoiselle entrait sous le chapiteau à son tour, était-ce elle ? Était-ce quelqu’un d’autre ? Hyo espérait tout de même ne pas devenir une cible pour s’être aventuré sans autorisation sous la gigantesque bâche élevée.

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MessageSujet: Re: La déesse, le bouffon et la tasse de thé [PV Jolie]   La déesse, le bouffon et la tasse de thé [PV Jolie] HorlogeoJeu 2 Aoû - 6:57

La chaleur semblait enfin vouloir disparaître et la douceur de la nuit semblait approcher. Haut perchée dans sa tour de l'ennui, Jolie regardait de sa fenêtre les passants. Le cirque semblait être de nouveau vivant aujourd'hui, toutefois.... Toutefois, la folie semblait s'éprendre d'elle, semblait lui coller à la peau. Que pouvait-elle bien faire? Comment faire pour faire calmer cette folie qui montait en elle? L'ennui la suivait, lui collait à la peau. Elle tournait en rond tel un lion en cage dans cette pièce. Puis, un doux doux murmure lui parvint...

Un sourire. Une sourire s'était lentement dessiné sur ses lèvres alors qu'elle retournait à son observatoire. La foule semblait se diviser devant un être qu'elle n'avait certes pas encore rencontrer. Elle suivit cette silhouette des yeux, comme un aigle qui cible sa prochaine proie. Elle n'attendit que le moment où cette nouvelle attraction ne disparu de sa vue. Lentement, elle descendit, elle suivait, traquait, mais jouait avec cette personne. Un jeu subtil, dans lequel ces deux êtres s'étaient mutuellement mit d'accord. Un accord silencieux, un accord inconnu que nul n'aurait pu dire s'il ne s'agissait que d'un hasard ou encore le fait qu'ils soient tous deux amoureux du jeu.

Avançant sur ses longues jambes et d'un pas léger, elle cru l'apercevoir ici et là, mais en vain, il semblait toujours disparaître dans les brumes. Un sourire amusé brillait sur ses lèvres alors que ses pas claquaient contre le sol. Elle tourna maintes fois en rond sans trouver cet étrange personnage qui rôdait dans son cirque. Et s'il avait quittée son endroit? Peu probable, elle avait la conviction qu'il se trouvait encore présent. Peut-être s'était-il caché? Elle chassa l'idée qu'il se soit retrouvé en lieux gardé. Elle fouilla alors les endroits qui n'avaient encore aucune utilité. Puis, une voix, à nouveau. Elle provenait de loin, mais elle reconnu cette voix que par l'écho qu'elle avait capturée. Elle fonça alors d'un pas sur et ferme laissant que le bruit de ses talons derrière elle.

Silence. Il n'y avait plus un son. Un simple frottement de tissus lui indiquait qu'il se trouverait là. Doucement, elle s'avança ne faisant pas le moindre son. Il y avait trop d'objet en cette salle. Il s'était retrouvé dans l'entrepôt où toutes les vieilleries, trouvailles ou objets cassés s'étaient entassés. Elle vit entre deux chaises cet homme. Un être étrange à la chevelure verte, ses yeux jaunâtre qui semblaient aussi perçant que l'astre solaire. Et ce sourire... Un sourire parcouru de fil. Elle sortit de son repère laissant à nouveau ses souliers claquer contre la dalle, annonçant ainsi son entrée. Elle apparut alors devant lui, dans sa hauteur presque difforme. La poupée, le regardait l’œil brillant de curiosité, un rictus s'était lentement dessiné sur ses lèvres rosée.

« J'ai cru entendre que vous me cherchiez? »
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