Quand l'ennui nous prend [PV Mad~]

Douce mélodie,
Guide le passant jusqu'à moi,
Pour qu'enfin,
je puisse moi aussi,
Goûter aux plaisirs du jeu~

La forêt. Quel merveilleux endroit. N’y avait-il pas quelque chose de mieux pour calmer l’ennui qui s’emparait d’elle? Cet endroit qui, regorgeait de dangers. Qui n’avait rien de prévisible. Sur qui ou quoi tomberait-elle? Une nouvelle créature? Peut-être? Un homme se croyant plus fort qu’elle et qui, se laisserait emporter par son manque de bonnes manière, tenterait de se faire plaisir? Nul ne saurait prévoir ce qui pourrait l’attendre. Cet endroit regorgeait de passé douteux et de légendes, ce qui ne cessait de faire accroître le plaisir de Jolie. Sur quoi ou qui tomberait-elle? Elle ne le savait pas. De petits rayons de soleil perçaient la forêt. Jolie ouvrit son parasol et déposa le manche sur son épaule. Elle se promenait, violon à la main. Que faire à présent? Voilà qu’elle s’ennuyait déjà. Seule, elle grimpa dans un arbre, aussi agilement qu’une acrobate. Et si elle provoquait une rencontre? Si elle appelait un quelconque curieux qui, passant tout près, venait à l’entendre, suivrait sa curiosité? L’ennui envahissait Jolie. Elle prit donc place sur la branche, accrochant son parrasol sur la branche sur laquelle elle fut assise, l'extrémité appuyé sur une autre un peu plus haut, donnant l'impression qu'elle flottait. Elle appuya son dos sur un mur comme invisible. Elle avait les pieds qui pendaient dans le vide. Elle était là, droite. Elle ferma les yeux, tentant de vouloir reproduire la mélodie qui sonnait entre ses oreilles. Un étrange sourire naquit sur ses lèvres. Elle commençait. Sa voix se transportait dans les airs et flottait, cherchant une oreille qu’elle caresserait. Bientôt, un autre son apparut en cette mélodie légère. Elle créait un drôle d’ambiance en cet endroit. La voix fit un descendo pour finir dans l’oubli, laissant place à la douce mélodie du violon. Le morceau semblait être un appel. Un appel contre l’ennui. Il y avait quelque chose d’envoûtant. C’était à en faire frissonner un quelconque trouillard. Mais un certain mystère semblait voilé l’air qui flottait et rebondissait contre les arbres. Était-ce ce lieu? Peut-être? Après tout, c’était Wonderland. Toutefois, Jolie gardait les yeux fermé, traduisant la mélodie qui c’était crée dans sa tête en son réels. Et cet étrange sourire, que voulait-il donc dire? Jolie semblait presque Rococo en cet endroit; son style ancien entre le victorien et celui du 18e siècle –quoi qu’il serait considéré comme osé...mais ne sommes nous pas à Wonderland?- et la retrouver en un endroit si...naturel, en pleine nature serait une représentation parfaite d’une peinture de cette époque... Bientôt, la dernière note, aigue, resta longuement suspendue, jusqu’au moment où le vent, vint l’effiloché, peu à peu, pour s’éteindre, en pleine nature.

Au beau milieu de l'après-midi dans un bureau, un homme âgé attendait dans un petit bureau sobrement aménagé, très austère. Les murs nus, tapissés de beige contrastaient fortement avec les meubles en chêne foncés qui ornaient cette pièce aux allures monacales. Deux sièges et un bureau central suivi de deux casiers munis de nombreux tiroirs remplis sans aucun doute de dossiers classés alphabétiquement formaient l’unique mobilier de la pièce. Un cendrier banal, une mare de thé marronné remplissant le fond était posé et faisaient face à l'homme aux traits tendus qui prenait place dans ce bureau vide de toute âme attendant que le temps s'écoule. Il n'y avait donc rien à faire ... une journée où rien ne semblait se passer ? Maudit soit le temps ...

Se redressant, les mains posées sur son magnifique bureau fait main, il s'arma de sa canne pour entreprendre une promenade. Une journée à rien faire, le mieux pour faire passer le temps était justement essayer de s'occuper l'esprit à quelques vagabondages. Vêtu de son éternel costume blanc, il parcourra les routes, se dirigeant droit et profondément dans la forêt. Verdure où âmes en peine viennent s'abandonner, s'endormir le visage contre cette boue, protégé par le feuillage des arbres ... N'attendant aucun lendemain, souhaitant simplement finir ainsi ... Personne ne viendrait à leur aide et c'est ainsi qu'ils se retrouveront tous à errer ces bois éternellement, cherchant désespérément cette lumière qui devait les guider vers un monde meilleurs. Pourquoi des pensées aussi noir Chapelier ? Est-ce le fait de ne plus avoir aucun chapeau à faire aux désirs de tes clients ? Est-ce se vide laissé en toi depuis ta mort ? Chapelier, le temps est après toi et réclame son due ... N'attends aucune pitié de se monde ...

*Je suis perdu ... aussi bien en moi que dans cette forêt ... j'ai bel et bien perdu le nord ... comment vais-je sortir désormais ..?*

Vas-y Mad ... écoute cette mélodie au loin ... approches toi en ... n'est-elle pas magnifique ? Pure ? Laisses toi guider par ces notes, ces croches et ces gammes ... Laisses toi vivre pour une fois ... sois un homme .

Sa curiosité piqué à vif, il céda à ce chantage interne, tombant nez à nez à un tronc d'arbre ... une jeune femme assise en hauteur sur une branche ... jouant magnifiquement bien. Douce mélodie venant se frotter à ces tympans ... douce demoiselle, qui êtes-vous donc ? Votre mélodie semble si mélancolique ... était-ce la folie de Mad qui l'aveuglait, où plutôt le rendait sourd par la situation présente ?
La dernière note fut déchirante, s'évaporant dans les airs, laissant aucune trace derrière elle, le vent l'ayant emporté au loin comme si elle n'avait jamais existé. Mad, accroupit au pied de l'arbre resta silencieux, ces mains serrant la canne noir surmonté d'un quartz blanc. Ce petit concert ... cette petite portée, il aurait souhaité l'entendre plus longuement ...

Jolie s’ennuyait ferme. Que faire si sa musique ne semblait chercher aucune âme perdue? Elle laissa le silence traîner comme la poudre s’envole par la force du vent. Elle laissa ses yeux fermés. Tenterait-elle un nouvel appel? Savait-elle qu’elle avait un spectateur près d’elle? Elle prit une grande et profonde respiration, humant l’air de cet endroit. Qui aurait peur en cette forêt? Lancerait-elle un nouvel appel?

Folie, Ô douce folie,
Prêtes-toi à moi,
Ô ma douce amie,
Pour enfin tuer cet ennui.

Elle se replaça sur sa branche, puis refit glisser son pinceau qu’était son archet. Jolie se mit donc à peindre l’art qu’était la musique. Elle empruntait la folie qui vivait dans la musique et l’exposait en son. C’était une folie qui n’était pas sienne, elle la prenait volontiers puisqu’on la lui offrait, la musique la lui offrait plutôt. La folie à Jolie était celle de l’amusement. Si l’ennui devenait sa compagne elle explosait afin de retrouver du plaisir. Quel genre de plaisir? Oh de toutes sortes! Tant qu’elle pouvait s’amuser. Trouverait-elle enfin cet amusement? La musique flottait et caressait les arbres. Il ne semblait rien avoir de mauvais en cette créature. Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses? Mais ne dit-on pas aussi que la musique pouvait être le reflet de l’âme ou encore que la musique doit être ressentie? Alors comment est-ce qu’une mélodie si douce pourrait provenir d’une personne ayant une once de méchanceté?

La dernière note s’enfuit dans l’air. Jolie rouvrit enfin les yeux. Mais personne ne semblait se dresser devant elle. Elle poussa un soupire, déposant son instrument dans son petit parasol ouvert, perché par une branche, à l’envers. Elle se laissa donc tomber par derrière, ses jambes l’accrochant à la branche. Elle était tête en bas et que voyait-elle à présent? Un homme il était là son spectateur. Son petit chapeau bleu quitta sa tête pour virevolter et atterrir au sol. Lui aussi semblait s’ennuyer. Avait-il été attiré par sa mélodie? Ou était-ce encore leur ennui commun qui les avait attirés l’un à l’autre? Sa curiosité grandissait vis-à-vis cet homme. Qui était-il? Que faisait-il en cet endroit?
« Je doute que nous nous soyons déjà rencontré? » Avait-elle dit avec cette petite voix presque enfantine qu’avait Jolie. Était-ce réellement sa voix qui était enfantine ou le fait que Jolie semblait avoir cette allure enfantine dans un corps adulte?

Petite femme qui se prétend agir comme un singe, que fais-tu dans cette forêt ? Ne t'es-tu pas perdu petite brebis au milieu des loups ? Ou loup noir parmi les moutons blancs ? Vois petite fille, ton chapeau vient de tomber ...

Tu est suspendu, silencieuse devant moi
Tes larmes imperceptibles ne signifie que ton émoi
Le vent, hurlant dans les rameaux
L'amour que tu n'a jamais eut, je te l'usurperais.

Tu ne le mérite vraiment pas
Mais maintenant, il n'y a rien que tu puisses faire
Alors dors dans ton seul souvenir
Et pleure, ma chère marmaille ~

Source de vie, source de vice et d'ennuis, les femmes sont des créatures très peu prévisible. Comment les comprendre, elle qui ne cesse de changer d'avis ? Particulièrement que la concernée possédait une voix des plus ingénu. Ce monde vêtu d'une voix de farces ainsi que de malhonnêteté, à qui accorder sa confiance sans craindre une retombée ? Mad ne pourra la donner en tout cas, où dans le "pire" des cas, des petites poussières de confiance ...

"Vous avez visé juste Mademoiselle Saigh, nous ne sommes jamais rencontré auparavant. Toutefois, j'ai une certaine connaissance sur vous ... Hautaine, un plaisir insatiable pour le jeu, une apparence trompeuse ... et toutefois, un régale à entendre ! Une véritable créature de contradiction ! La diversité dans la matière ... Mais ne dit-on pas que ... Personne n'est juste ce que l'on peut voir, ce ne sont que les faces que toutes les personnes voient tous les jours. Ni totalement bon, ni totalement mauvais ... Tout comme un thé, plus on le laisse infusé, plus celui-ci prend un goût fort ... il faut simplement savoir comment dosé et trouver le juste milieu ..."

Et tout ce blabla pour quoi ? Un chapeau qu'il venait de saisir au sol dont il contemplant les coutures, le style employé ... accompagné d'un rictus d’antipathie sur ces lèvres. Se travail était bâclé ... aucune bonne concordance entre les couleurs, et ce ton pastel ... n'était certainement pas ce qu'il aurait fait. Non, au contraire : pour un personnage du cirque, il faut quelque chose qui soit élégant, explosif mais discret à la fois !

Jolie regarda cet homme, haut perchée à son arbre. Une demie lune blanche flotta dans les airs sur le visage de cette dame, alors que l’homme au sol, semblait la décrire. Elle rigola un court moment puis elle le laissa continuer... Son regard c’était absenté un moment, comme il lui arrivait souvent... Elle était probablement partie dans son monde à elle, un spectacle unique où le seul spectateur était nul autre qu’elle-même. Elle s’était rapidement dans ce bla bla considéré comme inutile à ses yeux. Elle sourit alors que celui-ci repêchait le minuscule chapeau qui ornait sa coiffure. Un rictus sur les lèvres de l’amoureux des chapeaux. Intriguée, sa tête se pencha sur le côté, lui donnant un étrange air entre une bête curieuse devant une situation nouvelle et une gamine qui ne comprend pas ce qu’elle voit. Elle posa ses longs et fins doigts sur la branche où elle reposait puis leva une jambe, puis l’autre, se laissant chuter dans le vide pour atterrir au sol, avec l’adresse d’une travailleuse du cirque...après tout....

«Quelque chose ne va pas Messire Mad Hatter?»

Jolie avait prononcé ce nom avec un plaisir délicat, un léger accent britannique c’était glisser sur sa langue et était sorti de sa bouche. Le «messire» n’avait en rien rapport avec cette marque de modestie de l’ancienne époque d’où venait Jolie, non. C’était plutôt un titre d’honneur, de personne de qualité. Flatteuse? Non, elle n’était pas de ce genre à ramper aux pieds des gens afin d’avoir des faveurs. Elle était simplement...Hautaine? Peut-être bien...

Du haut de ses hautes jambes, Jolie regardait cet homme d’un regard perplexe. Les sourcils froncés, un bras sous l’autre, un doigt appuyé à son visage légèrement incliné. Son tronc s’était avancé quelque peu... Elle semblait en tout trait à une gamine...Vêtissez la de mousseline et vous verrez la différence! Tout un numéros cette Jolie!

Quand l'ennui nous prend [PV Mad~]

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