Le Lacrymal Circus. [Libre]

"J'étais seul et je cherchais un abris contre la bruine... J'ai pris ma place au guichet
d'une roulotte qui tombe en ruine...

Au lacrymal circus, on y voit c'qu'on veut y voir. Ce soir, des cumulus jettent sur ma vie une ombre ivoire, et je vois dans l'étendue rouge et or quelques vieilles connaissances, des souvenirs qui collent au corps, comme une vapeur d'essence. Et j'ai froid...

Un étrange ballet équestre, hénnissements et ruades... Y a qu'un tambour à l'orchestre : tous les cuivres sont malades ! Ceux qui soufflent n'ont plus d'air il ne reste que ceux qui tapent ! Il ne reste que ceux qui tapent ! Il ne reste que ceux qui tapent... Au lacrymal circus."

Le Lacrymal Circus de Renan Luce

Une balade nocturne, que demander de mieux pour trouver des âmes perdues ? A cette heure là, seules les personnes mal intentionnées, les insomniaques, les suicidaires, les rêveurs, les poètes et autres déboussolés se promènent dans le coin. Bon, d'accord, Wonderland regorge de ce genre de toqués, mais chacun a son heure, et celle-ci n'est pas propice aux rencontres. De plus, le pays est étendu, et la foule peut se répandre sur un vaste territoire.

Donc, je foulais les abords du lac sombre, de mes docks noires et rouges. J'espérais bien rencontrer quelqu'un avec qui je pourrais faire affaire... Et oui, même de nuit, l'elfette aux cheveux mauves n'a que l'appât du gain en tête. Depuis peu, plus personne ne s'intéressait aux reines... Etrange phénomène que celui de la mode, n'est-il pas ? Les gens se sont très certainement lassés...

M'enfin, pendant ce temps, fallait que je trouve un nouveau truc pour appâter le client. Et c'était pas en allant boire des canons dans un bar, que mon esprit embrumé trouverait une solution. Donc, j'avais décidé de m'éloigner quelque peu de la civilisation et avait atteri près de la surface aqueuse.

"Boarf..."

Un lieu en valant bien un autre, j'avais tout d'abord arpenté un certaine distance, tout en tapant du pied dans un minuscule petit cailloux qui ne m'avait rien fait, étant un cailloux. Il ne cherchait ni à se défendre, ni à solliciter ma pitié. Je me lassais donc très vite de ce minéral qui ne me procurait aucun plaisir.

"Tu pourrais pas cesser de souffrir en silence ? !"

D'un coup de pied rageur, je l'avais envoyé vadinguer au fin fond du lac... Et il n'avait même pas tenté de survivre avant de couler, minable.

Je regardais l'endroit où ma victime inconsciente venait de sombrer, sans l'ombre d'un remord. Un sourire sadique irradia mon visage, alors que je repensais à mon dernier crime... Un enfant que j'avais noyé, ici même, tiens. Le caillou venait peut-être de se cogner à son crâne ?

What an amusement.

Oser regarder dans les yeux peut parfois porter malheur.
N'était-ce donc pas la malédiction de la mythologie grecque?
Medusa, ma douce medusa... Toi qui m'avais tant facinée,
Regardes toi à présent... Tu n'es que reproduite sur peinture,
Et que très peu de souvenir à ton égard, comme c'est pathétique,
Mais le pathétique était une vertue en ton époque,
Moi, à présent, je te réincarne,
Traduisant peur et frayeur sur les visages,
C'est aussi à mon tour,
Que de traîner ton fardeau.
~~À présent, qui sera notre prochaine victime?~~

Retrouver sa véritable forme. Voilà ce qui devenait une primordialité dans la tête de la Medusa. Elle courrait au travers des arbres, telle une créature paniquée. Mais pas pour elle. Pour elle ce n’était qu’une course pour une douce et éphémère liberté. Fuir cette apparence, pour qu’un moment. Seulement un. Le seul, durant la nuit qui lui permettrait de s’admirer un peu dans son reflet, sans la crainte de devoir voir son corps secoué par la transformation, autrefois douloureuse. Ce voir comme elle était autrefois, si jolie, si mystérieuse, un mystère qui lui avait attiré tant de convoitise autrefois... Comme elle se souvenait. Elle était là et courrait encore dans sa robe de spectacle. Une robe noire lui serrait le torse, un corset au beau cordage dans le dos et dont la robe longue et ample touchait le sol, s’encrassant par la boue de cet endroit si humide, si mouillé. Elle courrait sur ses petites bottines noir et crasses à présent. La nuit, la nuit était sa meilleure amie, la lune l’était. Elle était signe de bons présages, signe de cette courte liberté. Elle n’avait plus ce masque de fer qui lui obstruait la vue. Ses yeux d’un turquoise si flamboyants braillaient dans l’obscurité de la nuit. Les tatouages sur sa peau blanche créaient un doux contraste et la robe noire comme l’ébène s’harmonisait bien. Déjà elle voyait la rive, bientôt, bientôt, et plus ses pas l’emportait, plus sa course s’accélérait. Bientôt la douce et courte liberté. Elle se laissa tomber lorsque enfin elle atteignit la rive. Un sourire presque déformé apparut sur ses lèvres. Le souffle accéléré, sa poitrine se soulevait et se baissait à grande vitesse. Elle se pencha davantage afin de voir son reflet. Être libre. Enfin. Elle se regarda un court moment. De nombreuses secousses lui parcoururent le corps et bientôt, Médusa devint Yukiari.

Alors que mon regard marron se perdait dans la contemplation de l'étendue acqueuse, j'entendue des bruits de pas à ma droite. Me préparant à une agression, je me dirigeais vers la source de ce boucan, venant briser le silence nocturne.

Une jeune fille déboula hors de la forêt, et vint s'écraser contre terre à proximité du lac. Elle semblait errintée... Des spasmes secouèrent son corps, peut-être était-elle blessée ? Je m'approchais alors d'un pas lent vers la créature, j'avais tout mon temps.

Je ne cherchais pas à en apprendre plus sur cet être, et je m'arrêtais donc à quelques mètres de lui. Je commençais une observation. Je n'entamerai pas la conversation, je ne voyais pas très bien ce que cette chose pouvait bien m'apporter. Alors, bien entendu, j'espèrais l'irriter et provoquer une bataille.

J'avais besoin de violence.
Peut-être qu'ainsi mes idées deviendraient plus claires.

Mais pour l'instant, la créature ne semblait pas m'avoir remarquer... Et son aura n'avait pas vraiment de couleur, c'était assez perturbant. Peut-être tout simplement qu'elle n'avait pas de sentiments... Ou alors, mon pouvoir était inpraticable... Ca arrivait, des fois, il semblait se mettre en veille...

Bon, il bouge ce truc ?

Yukiari. Enfin, elle était elle-même. Elle pouvait se voir, s’admirer, s’aimer. Medusa était si docile comme créature! Mais là, sous la bête se cachait la belle. Elle aurait presque pu être le conte en elle-même. Yukiari semblait presque fausse, dans cette tenue de spectacle, et cette capuche sur les épaules. Elle rabaissa le voile qui lui couvrait la tête. Elle sentait cette présence derrière elle. Que lui voulait-on à la fin?
« C’est bon, le spectacle est terminé! »
Avait-elle dit accompagnant cette phrase d’un soupire, elle se retourna, voulant faire face à cet imprudent qui en voulait toujours plus. Elle fixait cet être qui était là, devant elle. Non, ce n’était pas un spectateur. Elle reconnaîtrait le visage sinon. Après, n’a-t-elle pas le triple, non, le quadruple.... De yeux pour regarder la foule qui la regardent avec frayeur?.... Cette fois-ci ce n’était pas de frayeur. Que voulait-elle?
Yukiari la regarda de la tête aux pieds. Qui était-elle? L’employée du cirque avec cet air hautain, regardait dans les yeux de la jeune inconnue. Philomène avait se regard bleu turquoise et qui semblait fouiller dans le fond de l’âme. Était-ce le cas? Ou simple illusion? Après tout, n’étions nous pas dans ce monde où tout est et n’est pas à la fois? Une douce brise vint chatouiller leur visage faisant ainsi virevolter les cheveux de blé de Yuki sur son visage. Elle remarqua la naissance du sourire sur le visage de l’inconnue. Était-elle folle? Qui était-elle? Que voulait-elle? De la peur? Non, la peur ne connaissait plus réellement Yuki. Qu’était-ce? De la méfiance alors. Non plus. Alors quoi. Rien, simplement rien. Yu’ n’avait plus de sentiment. Du moins, que très peu à présent.

//Simples infos ; à quoi ressemble la véritable apparence de Yukiari & quel est son pouvoir ? Smile

La flemme de rechercher la fiche :///

Fixant toujours le sol, la créature s'adressa à moi. Elle devait penser que je m'amusais d'elle, étant donné sa remarque. Bon, au moins, elle était agacée par ma présence... Au même instant, son aura prît -enfin- une teinte. Noire. Et bien, au moins, ça confirmait mon opinion. Je pouvais espérer me battre avec...
Bataille verbale, toutefois. L'idée d'avoir une altercation physique avec un être de sexe féminin me répugnait. Je ne sais pas pourquoi, ça avait toujours été comme ça... Je considérais peut-être que les demoiselles n'étaient pas apte à se défendre...

Personellement, je me trouvais plus proche d'un homme de par mon caractère. "Un vrai garçon manqué", aurait dit, honteusement, mon père. Lui, il rêvait d'une princesse... Une petite fille qui aimerait les calins, les robes bouffantes et le vernis à ongles.

Le genre de minette que j'avais en horreur.

D'ailleurs, le truc qui était à terre semblait en être un exemple parfait. Longue robe de soirée, maintenant parsemée de tâches de boue.

Le corps souillé me faisait maintenant face, d'ailleurs. Elle me dévisagea, faisant plusieurs aller-retours entre mon visage et mes pieds. Elle me détaillait, m'observer.

Prenant pitié de l'être, je lui tendis la main, afin qu'elle puisse se relever. Si son agressivité se confirmait, elle allait très certainement me cracher dessus...

Boarf, on verra bien...

Un sourire inquisiteur crispa donc mes lèvres, et mes yeux l'incitaient à accepter mon aide. Quelque-part, j'espérais vraiment que la demoiselle accepte mon aide... J'aurais sûrement pu en apprendre un peu plus...

Car, oui, ma curiosité me démange sans cesse.

Une main galante de dressa devant Yukiari. Elle déposa sa main dans sa sienne délicate comme une fleur. Mais n’était-ce pas là qu’une parcelle de sa personnalité? Qui saurait qui était la réelle Yukiari? Son père, ses anciens amis de jeux de l’amour. Mais qui d’autres? Personne probablement, si ce n’est que ceux qui ont périt sous ses mains. La jeune femme se releva donc avec l’aide du spectateur qui restait là muet. Elle la remercia d’un signe de tête. Yuki’ était très hautaine.

« Qui êtes-vous? Que me voulez-vous? »

Avait-elle dit de sa voix chaude et suave qui découlait de sa gorge. Enfin, elle sentait l’air filtrer sa chevelure, enfin elle pourrait ressentir la chaleur des rayons du soleil qui se dresserait plus tard, au dans le ciel. Elle pourrait enfin voir la couleur dorée de toutes choses qui seraient effleurées par les doux rayons du soleil ! Les yeux clairs de la jeune femme semblaient poignarder ceux de sa voisine. Comme s’il pénétrait en celui qui la regardait droit dans les yeux. Curieuse, Yu’ voulait savoir qui était-elle? Et que lui voulait-elle?

Se voulant gracieuse, la créature effectuait ses gestes lentement... Bien top mollement à mon goût... Enfin, quand Mademoiselle fût relevée, elle daigna me remercier d'un petit signe de tête. Mais t'en fais pas, poupée, j'en demande pas tant.

"Qui êtes vous ? Que me voulez-vous ?"

Génial ! Poupée princesse pétasse est sur la défensive ! On va bien se marrer !

"Oh, faut pas s'en faire, ! J'ai juste vu un truc débouler alors j'me suis dit "Tiens, si j'allais voir ?""
Ma figure pâle afficha un air hautain.

"A vrai dire, je pensais faire des affaires... Mais bon,c'est pas toi qui va m'aider."
Un sourire étira mes lèvres. A vrai dire, j'étais très excitée rien qu'à l'idée de voir la demoiselle s'énerver. Je ne connaissais pas encore ses point faibles, ni son passé... Mais l'envie de titiller son orgueil prenait de plus en plus de place dans mon esprit...

Je m'approchais un peu plus d'elle, toujours avec ce même regard méprisant, lui tenant tête. Nous étions maintenant très proche. Seulement, ma grande taille me permettait de la dépasser. Alors, tu vois ? Je te suis supérieure, en tous points... Tun'es même pas jolie. Fade, sans attrait, tu cherches à mettre en avant des formes que l'on a peine à trouver...

Pauvre petit cafard, je pourrais t'écraser maintenant... Si je n'avais pas l'envie de jouer avec toi.

Le Lacrymal Circus. [Libre]

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