Elle était là~
Je me souviens parfaitement de cette nuit. Moi voisine sortait de chez elle. Il devait être minuit. Je suis insomniaque. Alors, intrigué, le la suivis jusqu'au parc. Et elle était là, adossée à un chêne majestueux. Son regard était posé sur son livre. Un conte. Je distinguais le titre : La fée Blanche ? Je ne connaissais pas. Il avait plu. Les gouttes d'eau reflétaient le clair de lune, tel des milliers de petits diamants posés sur les fleurs. Dans la douce lumière de la nuit, je l'observais. Ses cheveux d'or étaient dispersés sur ses mains, qui m'étaient invisibles. Dommage, ses doigts de fée étaient si beaux... J'étais subjugué par sa beauté. Elle portait encore ce petit bustier qui lui taillait un corps de déesse et mettait en valeur sa poitrine. Je serais bien allé la rejoindre, mais elle semblait si pensive... Elle avait retiré ses bottes noires, dévoilant de superbes et fines chevilles. Les coquelicots cachaient ses orteils. Ces plantes lui allaient si bien. Couleur rubis, comme ses yeux. Son serre-tête scintillait à la lumière lunaire. Sa chevelure attachée en couette gigantesques dévoilait sa nuque d'une finesse étonnante. Elle passa sa main dans ses cheveux, montrant finalement ses mains. Je vit alors les pages du livre, rougit. Rougit ? Paniqué, je fixais ses mains, recouvertes de sang. Se petite bouche fine et discrète esquissait un sourire. Pris d'une frayeur indescriptible, j'attrapais mon cellulaire. Je poussai un léger gémissement. Elle leva les yeux. Son regard profond me captivait. Au bout du fil, un homme me demandait mon adresse, d'une voix plutôt excitée, comme s'il attendait une affaire intéressante. Je lui murmurais le nom du parc d'une voix tremblante et raccrochais. M'avait-il compris ? Je ne le saurais pas. La jeune fille sourit, les pupilles presque invisibles et s'approcha de moi.
-Viens, on va jouer.
Je sentis son souffle froid contre ma peau. Elle riait.