« Bonjour, Bonsoir, chers Spectateurs ! Allez-vous réussir à nous suivre, aujourd'hui ? Courage, courage ! Tout se passera bien ! Bien … Ou pas ? ~ »

I'm Singin' in the Rain,
Just Singin' in the Rain,
What a glourious feelin',
I'm Happy again. ~

Un rythme entrainant, une balade amusée, sautillante, presque dansante, sous la pluie. Candy, véritable enfant, avait toujours aimé la pluie, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle dansait quasiment durant sa marche. Comme d'habitude, elle n'avait pas de destination, elle profitait juste de l'intempérie passagère. Petit crachin, certes, mais excellente occasion pour s'amuser. Vous avez dit gamine ? Eh bien sachez que ce défaut (ou cette qualité) était totalement assumée par la demoiselle ! Son euphorie se mariait à la perfection avec son immaturité et, apparemment, la sucrerie était heureuse. Le bonheur ? Oui, sûrement. Pourquoi ? Ne faisons pas compliqué, prenons les choses comme elles viennent. C'est toujours mieux, non ?

Ne regardant pas ce qui se passait alentour, continuant de sautiller, de tourbillonner, de chanter, Candy semblait ne pas voir le temps passer, profitant avec délice de la pluie tombante. Un doux crachin suffisait donc à la mettre d'une humeur excellente, que c'était bon ! S'arrêtant pour se situer rapidement, la demoiselle se rendit compte qu'une fois encore, elle ne savait pas trop où elle se trouvait. Mais … Ce n'était pas gênant car, après avoir simplement haussé les épaules, Candy repartit dans son délire. Les quelques gouttes d'eau qui tombaient près d'elle se transformaient toutes en chocolat, comme si une barrière gourmande se dressait autour d'elle. La classe, n'est-ce pas ? C'était juste Candy, une folle fan de chocolat. Plus que ça, même.

Sa balade, ou plutôt sa danse, la mena vers un endroit encore plus inconnu, qui ne semblait pas du tout être du goût de la demoiselle. Regardant à droite, à gauche, derrière puis se remettant face au chemin nommé « tout droit », elle repartit sur le même rythme. Certains semblaient surpris du comportement déjanté de la demoiselle, tandis qu'elle, totalement « perchée », ne se souciait même pas du froid qui l'entourait. Bien au contraire, il semblait que celle-ci avait chaud … oh, oui, assez chaud quand même. Continuant de sautiller, ses cheveux voletant au vent, en tous sens, la miss finit par s'arrêter et s'asseoir par terre, à contempler les alentours. Le silence l'entoura de nouveau, le seul bruit présent étant le clapotis des gouttes fines martelant le sol. Certaines lui tombaient sur la tête, d'autres allaient directement sur son visage. Très peu gênée, Candy soupira, s'étendant sur l'herbe humide, regardant le ciel gris. Une fois encore, elle était totalement perdue mais, une fois encore – tout allait de pair, dans ce monde, je l'ai déjà dit, il me semble –, elle s'en fichait royalement.

S'étirant doucement pour se relever, la demoiselle fixa autour d'elle. Il n'y avait pas grand chose à part des fleurs, des fleurs rouges, des blanches repeintes en rouges dont la peinture dégoulinait le long de la tige verte, donnant une sorte de tableau mal fait, qui a bavé et qui n'est plus agréable à regarder. Levant encore un peu plus la tête pour bien découvrir les alentours, Candy remarqua qu'elle n'était pas dans un endroit « normal », puisque tout autour d'elle, parmi les roses, il y avait … des ronces … et des rosiers plus menaçants encore.

Arquant un sourcil, Candy se releva, contemplant – ou tout du moins : regardant – ce qui l'entourait, un air intrigué au visage. Des ronces … un labyrinthe … il était VRAIMENT temps de se poser des questions sur sa position, non ? Oh, non, du tout. La sucrerie s'en moquait éperdument car, la chanson toujours dans la tête, elle se décida à visiter – ou plutôt … elle se décida à se perdre encore plus … – les alentours pour se divertir.

Il y avait beaucoup de choses … vraiment beaucoup … au point qu'elle se décida à repartir sur sa démarche enfantine, sautillant entre les ronces, ne s'y piquant pas, passant entre celles-ci avec grâce, évitant les épines, finissant par arriver près d'un « trou », une autre, pour être précise. C'était … joli, douillet. Avec curiosité, elle se hissa à l'intérieur et commença à scruter un peu partout. Au loin, il y avait deux êtres. Une fille et un homme. Ils discutaient, apparemment. La demoiselle semblait … hmm … dénudée, habillée avec seulement une chemise masculine et ses sous-vêtements.

Candy hésita à partir, puis, finalement, fut retenue par la voix de l'homme. Son attention se porta sur lui. Il était … grand, pas plus que Jester, mais il l'était. Ses cheveux étaient rouges … il n'avait pas l'air banal, on n'en voyait pas partout, des comme lui, même pas à Wonderland. Un sourire aux lèvres, elle daigna lui répondre, même si cela se fit après l'autre femme qui, quant à elle, était brune, ou plutôt rousse. La « fille dénudée », en fait.

Sa voix aux connotations d'excitation et de folie retentit alors, laissant se profiler, face à ces deux êtres, une enfant dans un corps de femme … Une « goinfre » dans un corps svelte et délicat. Où était la réalité, là-dedans ? Wonderland était censé être un monde de fous, autant profiter pleinement de cette excuse, non ?

— Une permission ? Et si je ne la demande pas, cela signifie-t-il que je suis impolie ? Han, c'est une belle malchance que voilà.

Elle lança un clin d’œil au jeune homme puis reprit de plus belle.

— Et un homme ne se doit-il pas de se présenter avant de parler à une femme ? ~

Elle souriait. Comme une enfant, elle arborait ce sourire défiant toute autorité. Tout ce qu'elle désirait était de titiller ce bel homme. Oui, Candy était une vilaine gamine, dans un univers de sucreries interdites auxquelles elle goutait tout le temps. Fruit défendu, combien de temps resteras-tu inconnu ?